Comme je m'arrive pas à installer Radioblog...
Une radio intuitive sachant s’adapter
aux préférences de l’auditeur – voire les
précéder –, en choisissant de ne lui proposer
que des musiques qu’il est susceptible
d’apprécier, même, et surtout, s’il ne les
connaît pas. Cette radio sur mesure
existe ; elle est anglaise, s’appelle
Last.fm.com et diffuse ses programmes
grâce à Internet.
Pour tenter l’expérience, il faut d’abord
se rendre sur le site Last.fm.com, y télécharger
un logiciel (Audioscrobbler), puis
choisir un nom d’utilisateur.
Dès lors, tout
ce que l’internaute écoute sur son ordinateur,
dans sa médiathèque personnelle, est
renvoyé vers le site– la possibilité existe de
se débrancher pour recouvrer un temps
l’anonymat. Ainsi se construit le profil personnel
de l’auditeur, qui déterminera son
style, même si ses préférences, inévitablement,
sont mouvantes. Cette radio d’un
nouveau genre, que l’on écoute sur son
ordinateur, diffusera à l’intention exclusive
de l’internaute un programme établi en
fonction de ses préférences, destiné à lui
faire découvrir des morceaux et des artistes
qu’il ne connaît peut-être pas, mais qui
sont susceptibles de lui plaire.
Après avoir suivi le programme qui lui
a été destiné, l’utilisateur peut se découvrir
des « voisins » musicaux, c’est-à-dire
des auditeurs censés avoir des goûts proches
des siens. C’est important, car cette
radio virtuelle – dite neighbour radio (ou
« radio du voisin ») – pioche chez eux
pour établir sa« playlist ». Une visite s’impose
sur les pages personnelles de ces
complices inconnus afin de vérifier si les
affinités existent réellement.
Des associations intéressantes
Expérience faite, l’écoute de cette radio
de proximité telle qu’elle a été concoctée
par le site s’avère plaisante et adaptée. On
peut observer que le progamme s’améliore
et s’affine avec le temps, même si des
accidents de parcours peuvent surgir.
Il
peut se produire que des galettes honteuses
s’introduisent dans le programme.
L’amateur de rock nerveux bondira d’indignation
en découvrant qu’on a glissé à
son intention un long morceau planant
des Pink Floyd. Il est également possible
d’écouter des radios par genres (dits
« tags »). Divisés en sous-genres, ils sont
variés : de « cabaret » à « indie », en passant
par « alternative country », ces programmes
particulièrement ciblés garantissent
des heures d’écoute et de nombreuses
découvertes.
De même, rien n’interdit d’entrer un
nom d’artiste pour obtenir, en retour, de
la musique proche du style de celui-ci. Ce
qui peut donner des associations intéressantes...,
et parfois paradoxales. On tape
Frank Zappa, la radio commence par diffuser
du Erik Satie – pourquoi pas ! – en
guise de deuxième morceau,du Yes (groupe
de rock progressif des années 1970), ce
qui n’était peut-être pas opportun.
Notons la présence d’une touche « skip »
bienvenue, permettant de sauter un morceau
indésirable. Heureusement, la suite
de la programmation apparaît plus cohérente
: Brian Eno, Lou Reed, Ry Cooder et
nombre de morceaux inconnus.
Car le catalogue est fourni. Last.fm
reverse des droits, comme une radio hertzienne,
pour diffuser un stock de 300 000
morceaux.« Nous avons 1,2 million d’utilisateurs
et nous diffusons 4 millions de morceaux
par semaine. Nos auditeurs sont issus
de plus de pays qu’aux Nations unies », fanfaronne
Jonas Woost, un des membres de
cette équipe londonienne créée en 2003.
Last.fm se tourne également vers les artistes
méconnus et les petits labels, appelés à
envoyer gratuitement leurs créations.
Argument : si un utilisateur se penche dessus,
les répercussions chez ses voisins
musicaux seront automatiques.
Le site gagne aussi de l’argent grâce à la
publicité, des partenariats et des formules
d’abonnement. Payer un droit de 3 euros
par mois donne accès à certains privilèges,
dont celui de disposer d’une radio
« personnalisée» qui ne joue que des morceaux
que l’internaute a déjà écoutés. Une
option, finalement, sans beaucoup d’intérêt.
Car ce que l’on attend de Last.fm.com,
ce sont des surprises musicales.
Tiré du Monde.fr