Dette...
Quand je vois comment les politiques ont géré l'endettement du pays, je fais presque plus confiance à la Banque de France... et encore : faire confiance à son banquier ??
Faut-il inciter les Français à s’endetter
davantage ? Oui, répond le gouvernement.
A l’heure où la consommation
est le moteur exclusif d’une croissance
peu dynamique, tout ce qui peut
doper l’activité est bon à prendre. Voilà
pourquoi Bercy veut inciter les ménages
à recourir plus largement au crédit, en les
autorisant par exemple à faire appel au
prêt hypothécaire rechargeable.
L’idée d’augmenter le recours au crédit
est pourtant qualifiée de « saugrenue
» par un dirigeant de la Banque de
France. L’institution, dans son bulletin
mensuel publié lundi 26 décembre, s’alarme
de la hausse de l’endettement des
Français qui, à la mi-octobre, a dépassé
62 %de leur revenu disponible.
Les risques de surendettement des
ménages sont soulignés par l’UFC-Que
choisir.
Fin novembre, la Banque de France
avait relevé une « accélération » du
nombre des dossiers déposés auprès des
commissions de surendettement en octobre.
Elle avait précisé que dans 85 % des
cas l’excès de crédit n’est pas la cause du
surendettement, qui est plus souvent
« la conséquence d’un accident de la vie ».
A la lecture d’une étude intitulée
« L’endettement des ménages européens
à fin 2004 », réalisée par l’Observatoire
de l’épargne européenne (OEE) et
incluse dans le bulletin mensuel de la
Banque de France, les Français paraissent
relativement « sages » par rapport à
leurs voisins européens.
Certes, leur consommation de crédits
progresse à un rythme comparable à la
moyenne européenne, soit 6,2 %en 2003
et 8,6 % en 2004. Mais, à 11 147 euros
par habitant fin 2004, le niveau de leur
endettement « reste inférieur de 30 % » à
la moyenne européenne.
Les Français affichent le « cinquième plus faible taux [d’endettement] » en Europe. Bien loin des Danois et des Néerlandais (respectivement près de 40 000 euros et près de 33 000 euros par habitant). Quel que soit le pays, en revanche, il n’existe pas de différences majeures quant à l’objet principal du recours au crédit : il s’agit toujours d’investissement immobilier. Le crédit à l’habitat représentait 61,1 %de l’endettement des ménages européens en 2004, selon l’OEE. Les ménages français se situent « dans la moyenne européenne », relève un rapport intitulé « L’endettement immobilier des ménages, comparaisons entre les pays de la zone euro » et résultant des réflexions d’un groupe de travail à la direction des études et statistiques monétaires de la Banque de France.
Les crédits à la consommation ne représentaient que 14,4 % de l’endettement total des ménages européens, en 2004, même si leur « consommation » s’est accrue de 8,7 % cette année-là. En France, la consommation n’a progressé que de 4,2 % en 2004. Plus d’un quart (27,7 %) des ménages français ont recours au crédit à la consommation. C’est bien moins que les Britanniques (49,3 %), mais beaucoup plus que les Allemands (15,8 %) et les Italiens (10,1 %).
Tiré du Monde du 28Déc 05