Candidats 3 ème liste

Par rapport au message "Candidat 2ème liste", un candidat potentiel de plus. Tiré du Monde.fr

Vendredi 11 août, place du Marché à Carmaux (Tarn). Vers 12 h 30, le vrombissement et la légère fumée d'un vieux bus à impériale rouge vif, marqué d'un "Castro 2007", démarre péniblement au feu. Les Carmausins restent perplexes : "Ça doit avoir un rapport avec Cuba", lâche l'un d'eux. Il a tort : si l'engin a débarqué dans sa ville, c'est pour annoncer la présence de Roland Castro, architecte, président du Mouvement de l'utopie concrète (MUC) et candidat à la prochaine élection présidentielle. "Ce bus, c'est notre cheval de Troie, confie Cyril, l'un des cinq militants présents vendredi. Les flics se marrent en le voyant, ils ne nous embêtent pas." Roland Castro et ses camarades du MUC poursuivent à Carmaux une campagne entamée le 4 août à Saint-Tropez (Var) et qui les conduira le 19 août à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). "Après avoir dissous l'ENA à Saint-Tropez, célébré la République métissée à Marseille, demandé la démission de Georges Frêche à Montpellier, je viens ici célébrer Jaurès", explique l'architecte. Un paquet de tracts sous le bras, il entame une distribution sur le marché. En bon héritier de la Révolution française, 89 propositions figurent dans son programme. On y trouve " un plan Gandhi pour le monde" - la paix comme ciment des relations Nord-Sud -, "l'illégalité de la famine" ou la réforme du Sénat en "une assemblée philosophique". "C'est bien joli, mais c'est du bla-bla. On a besoin de solutions", note un passant. Face à lui, une jeune fille est plus nuancée : "Moi, je suis d'accord avec eux pour la reconnaissance du vote blanc." M. Castro se dirige ensuite vers la place Jean-Jaurès. L'illustre député local y est statufié en tribun, la main tendue, une foule d'auditeurs à ses pieds. L'image l'inspire : "Jaurès, c'était une vraie personne, pas un homme de parti. Un métaphysicien, quelqu'un qui était dans une perspective de construction. Aujourd'hui, les hommes politiques sont guidés par les ambitions, il n'y a plus de respect de la pensée. La gauche est dans un état désastreux, sans imagination." Déçu par les politiques, M. Castro veut créer autour de lui un élan citoyen nouveau. C'est tout le sens du MUC, fondé au lendemain du 21 avril 2002, qui revendique aujourd'hui près de 400 membres. Il n'a toujours pas digéré la consigne adressée par François Hollande aux maires socialistes. "Je lui ai dit le fond de ma pensée à Marseille. Maintenant, j'ai la riposte : une grande campagne auprès des citoyens, afin qu'ils fassent pression sur leurs maires respectifs. Je ne m'adresse pas aux notables, je ne prétends pas être sénateur. Seulement avoir la possibilité de parler aux citoyens français." M. Castro revendique actuellement 140 promesses de signatures. S'il est élu, il formera un "gouvernement transcendantal" : "Christiane Taubira à l'intérieur, Claude Allègre à la recherche, Christine Boutin comme ministre de la condition humaine pénitentiaire. Je garderai aussi Borloo, explique l'architecte. Il faut instaurer un gouvernement des personnes." Si Roland Castro hésite encore sur l'identité de son premier ministre, il est sûr "de réserver une belle surprise à la France". Xavier Crouzatier Carmaux (Tarn), envoyé spécial