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Journal d'un hot liner fou
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28 septembre 2005

Et pendant ce temps...

On parle beaucoup de la SNCM en ce moment, d'acte de piraterie (à quand le drapeau noir sur les ferries de la SNCM ?), de grèves, d'affrontements avec les forces de l'ordre.. Bref rien que de très normal, me direz-vous...

Et pendant ce temps, Corsica Ferries se frotte les mains (tiré d'un article du figaro.fr)

Il se refuse à se réjouir des malheurs de sa rivale. «Ce qui se passe est désolant, dit Pierre Mattei, directeur général de Corsica Ferries, le concurrent privé de la SNCM. Mais l'Etat et les dirigeants ont une part de responsabilité dans ce désastre. Ils ont fait des erreurs stratégiques dans la composition de la flotte et ils n'ont pas fait preuve d'anticipation.» Surtout, la guérilla engagée par les syndicats de la SNCM contre la privatisation pourrait rejaillir sur Corsica Ferries si le Syndicat des travailleurs corses (STC) met ses menaces à exécution et organise le blocus des ports corses.

Cela n'arrangerait pas les affaires – jusqu'à présent plutôt florissantes – de Pierre Mattei. Il a montré que la desserte maritime de la Corse n'est pas un marché sinistré, comme pourraient le laisser penser les déboires de la SNCM. Corsica Ferries s'est fait une place au soleil. L'an dernier, il a même ravi la première place à son rival. Alors que le marché global de la desserte de l'île a progressé de 3,13% cet été, la compagnie privée a enregistré une croissance de 26% de son trafic. Avec plus de 700 000 passagers, elle a porté sa part de marché à 54%. Cette année, Pierre Mattei prévoit de réaliser un chiffre d'affaires de plus de 180 millions, en hausse de 10%. Le résultat net sera supérieur à celui de 2004 (1,5 million d'euros).

Créé en 1968 par le Bastiais Pascal Lota pour relier la Corse et l'Italie, Corsica Ferries s'est positionné sur les lignes reliant la Corse au continent en 1996, lorsque la Commission européenne a donné le signal de l'ouverture du marché à la concurrence. D'abord, au départ de Nice. Puis, quatre ans plus tard, au départ de Toulon. Cette fois, ce choix paraissait insensé à l'époque. Il s'est révélé judicieux : Corsica Ferries a transporté 578 000 passagers au cours des huit premiers mois, contre 472 700 pour la SNCM au départ de Marseille. Pourtant, l'opérateur historique est titulaire de la délégation de service public de la collectivité territoriale corse avec à la clé une subvention de 66,8 millions d'euros en 2004. Corsica Ferries bénéficie pour sa part du système de l'aide sociale de 15 euros par passager. Elle a représenté pour la compagnie une enveloppe de 10,2 millions l'an dernier. Première explication de cette réussite : les navires. «Nous avons opté pour des bateaux plus rapides et de plus grande capacité que les ferrys de la SNCM, explique Pierre Mattei. Cela nous permet d'effectuer trois rotations par jour, là où la SNCM en fait une seule.» Deuxième explication : les coûts salariaux. La compagnie privée, qui emploie 1 200 salariés, contre 2 400 pour la SNCM, a immatriculé ses bateaux en Italie. Elle peut ainsi recruter des marins qui ne sont pas ressortissants d'un pays de l'Union européenne. Les syndicats de la SNCM crient, bien sûr, au dumping social. Ils ne manquent pas non plus de dénoncer l'opacité du capital, car le holding de contrôle de la compagnie est basé en Suisse.

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