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Journal d'un hot liner fou
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24 septembre 2005

Les 4 x 4 sont-ils de droite ? (première partie)

C'est le titre qu'avait un numéro du Monde 2 cet été, avec tout un dossier sur la pollution et le nombre récurrent de 4 x 4...

Voici donc la première partie de cet article... La seconde, dès que j'ai un peu de temps devant moi ...

Vous n’aimez pas les 4x4 ? Alors autant vous prévenir : vous n’avez pas finir d’en voir. Longtemps réticente, la France automobile s’est bel et bien entichée de ces voitures souvent imposantes, quelque fois colossales, dont les ventes ont quintuplé depuis 10 ans pour atteindre 5,1 % du marché.

A l’heure actuelle, plus de 1 million d’exemplaires circulent dans l’hexagone. Le tout-terrain n’est plus la chasse gardée de quelques marques historiques comme Jeep ou Land Rover. Pour leur plus grand profit, BMW, Volkswagen et même Porsche s’y sont ralliées. Bientôt Alfa Romeo, Fiat, Audi, Ford Europe et Jaguar feront de même. Les marques françaises s’apprêtent à succomber à leur tour. En 2007, Peugeot et Citroën lanceront un modèle conçu avec le Japonais Mitsubishi, alors que Renault inaugurera un véhicule réalisé par sa filiale coréenne Samsung. Et ce n’est qu’un début.

Le profil sociologique des acheteurs de 4 x 4 dessine une France plutôt aisée, plus féminine que ne le laisserait supposer la réputation macho de ces grosses voitures, et largement urbaine. C’est cette dernière caractéristique qui pose problème. S’il était resté l’apanage du gentleman-farmer, du chasseur ou du pêcheur, le 4 x 4 ferait seulement hausser les épaules de ses détracteurs. Or ces voitures à vocation utilitaire ou campagnarde se rassemblent désormais en troupeau dans les grandes agglomérations. Voilà pourquoi l’essor des tout-terrains – en particulier des versions XXL, qui représentent un tiers des ventes mais occupent facilement 2 places de parking – inspire un sentiment de rejet diffus mais exprimé en général avec véhémence. « Ces voitures n’ont rien à faire en ville. Elles ne servent qu’à nous pourrir la vie et vicier l’air qu’on respire » lance, des éclairs dans les yeux, une enseignante des Hauts-De-Seine. "Je viens de passer une demi-heure dans les embouteillages, bloqué derrière le pot d’échappement d’un tout-terrain tellement haut que son conducteur ne devait même pas voir ma petite bagnole dans son rétroviseur. Une horreur ! » accuse un Parisien hors de lui. Qui n’a jamais entendu ce genre de récriminations ?

Les édiles prêtent une oreille de plus en plus compatissante à ce lamento. A Londres le maire travailliste s’en est pris ouvertement « aux tracteurs de Chelsea » qui prennent d’assaut sa ville. On signale aussi quelques réactions de mauvaise humeur en Allemagne et en Italie. Pour sa part le Conseil de Paris a adopté en juin 2004, sur proposition des Verts, un souhait visant à interdire la circulation des 4x4 en cas de pic de pollution de niveau 1 (seuil assez fréquemment franchi) et leur exclusion du tarif de stationnement résidentiel. Le port obligatoire d’un bonnet d’âne sous forme de vignette de couleur noire était même envisagé. Comptable des règles de circulation dans la capitale,la préfecture de police ne s’est pas montrée enthousiaste et les élus parisiens de l’UMP ont hurlé à la « discrimination arbitraire ». Quand au projet de loi de l’ancien ministre de l’environnement Serge Lepeltier visant à instaurer un système de bonus-malus pénalisant les grosses cylindrées ( à commencer par les touts terrains les plus puissants), il a fait long feu.. Pour l’heure, le 4x4 s’en sort indemne mais ses pourfendeurs ne désarment pas.

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